Les taux bas perdurent. Ce sont des facteurs extérieurs, et non plus domestiques, qui déterminent la politique de la BNS. L’inflation a cessé d’être une force de rappel des rendements obligataires à des niveaux plus élevés.
De manière analogue, les taux longs de la Confédération sont aussi dominés par la pression des marchés internationaux en suivant ceux des bons du Trésor américain. A partir de là, qu’est-ce qui peut empêcher les taux de rentrer encore plus loin en territoire négatif?
Pour réagir, la BNS doit s’éloigner de sa politique de transfert et se rapprocher davantage de l’économie de l’investissement réel. On pourrait imaginer qu’elle supervise la distribution de dividendes des banques, contrôle les distorsions induites par les faveurs fiscales dans l’immobilier. En parallèle, elle pourrait aussi être impliquée dans les investissements d’intérêt général, comme l’infrastructure. Et pourquoi pas un fond souverain ?
Pour une dynamisation réelle de l’économie, la distribution de la dette doit être cadrée. Il existe un besoin important d’ouvrir la discussion sur l’avenir du rôle économique de la BNS si on veut qu’elle fasse autre chose que de prévoir les forts déséquilibres et compenser les risques déflationnistes.